Création de nucléis

Lundi dernier nous avons fait ce que l’on appelle un “split” en bon franglais. Cette intervention consiste à prélever quelques cadres de couvain et de nourriture (miel et pollen) et une poignée d’abeilles sur une ruche, qu’on appelle ruche-mère (parent hive), pour la transférer dans une nouvelle hausse, le nucléi (noyau en latin) ou nuc.

La nouvelle hausse, prête à accueillir les 3 cadres de couvain et le cadre de nourriture pour créer un nucléi.

La ruche-mère (à gauche) et le nucléi (à droite).

Il y a plusieurs raisons de faire des nucléis, mais dans notre cas c’était tout simplement pour créer une nouvelle colonie et pour prévenir l’essaimage en donnant plus d’espace de ponte à la reine. Nous sommes en plein dans la saison d’essaimage et nous avons trouvé plusieurs (près d’une trentaine!) cellules royales d’essaimage. En règle générale, ces cellules sont situées en bas des cadres, alors que les cellules de remérage sont moins nombreuses et se retrouvent plutôt au centre des cadres. Nous avons pris bien soin de les détruire afin d’éviter que le tiers ou la moitié de nos abeilles décident de partir avec la vieille reine..

Supercedure cells (in the middle of the frame)

Cellules de remérage (au milieu du cadre)

Bien que ce soit le mode de reproduction le plus “naturel” de la colonie, c’est aussi une perte pour les apiculteurs et un coup de publicité négative dont nous pourrions bien nous passer. Bien que les abeilles soient extrêmement douces lorsqu’elles essaiment, la vue d’un nuage ou d’une boule de plusieurs milliers d’abeilles a de quoi effrayer ceux qui ne s’y connaissent pas.

Cellule d'essaimage (en bas du cadre)

Cellule d’essaimage (en bas du cadre)

L’âge des abeilles détermine leur rôle dans la ruche. En général, plus les abeilles sont proches du couvain, plus elles sont jeunes. Les butineuses sont donc les plus âgées de la colonie. Ce sont aussi celles qui sont le plus habituées à l’odeur de la vieille reine, et qui risquent donc d’avoir plus de difficulté à accepter la nouvelle reine qu’on introduira dans le nucléi après une courte période (24-36h) pendant laquelle on laisse le temps à la ruche de se rendre compte qu’elle n’a plus de reine. C’est pourquoi nous avons effectué notre intervention vers la mi-journée, alors que les butineuses sont à l’extérieur de la ruche. Ajoutons qu’il est mieux d’effectuer des interventions aussi invasives alors que la différence de température entre l’intérieur et l’extérieur de la ruche est moindre, de façon à minimiser le stress pour les colonie.

Nous avons brossé un cadre de jeunes abeilles dans chacun des nouveaux nucléis puis nous en avons déplacé un au rucher de McGill (situé à environ 1km de là) pour éviter que les abeilles du nucléi ne retournent à la ruche-mère. L’autre nucléi est allé à une de nos membres, qui nous avait confié ses abeilles juste avant la saison froide. Vingt-quatre heures plus tard, nous avons introduit une reine fécondée fraîchement arrivée d’Api Culture Hautes Laurentides à l’intérieur du nucléi.

Le matériel dont nous avons eu besoin pour cette intervention.

Le matériel dont nous avons eu besoin pour cette intervention.

Enfin, nous avons éliminé la reine de la vieille ruche de McGill, qui avait passé l’hiver mais restait très faible. Nous avons attendu 24h puis nous en avons réintroduit une nouvelle. Une fois la reine introduite, il est recommandé d’attendre de 8 à 10 jours avant de voir si la reine a été acceptée et si elle a commencé à pondre. Nous y retournerons donc cette fin de semaine pour voir si tout a bien fonctionné!

Continuez à nous suivre, parce que bientôt nous vous parlerons de notre expédition chez Alain Péricard, du Rucher Apis, qui nous a vendu quelques nucléis qui viendront compléter notre cheptel!

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